tag:blogger.com,1999:blog-7172482012071952542024-03-12T16:23:50.965-07:00où est passée madame gonzalez?V.Moinhttp://www.blogger.com/profile/08916670624834487118noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-717248201207195254.post-29559807732401382742012-04-20T02:20:00.000-07:002012-07-14T07:04:17.997-07:00<br />
<div class="MsoNormal">
« Où est passée Madame Gonzalez ? »<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">« Dans mon cours de danse classique il y avait
une dame qui accompagnait au piano les exercices, aussi mécaniquement que
possible martelant les temps forts même dans les adages. Et pourtant sans elle
rien n’aurait eu le même goût. D’une part parce que sa bonté discrète
m’arrivait comme un parfum. Sa chanson me berçait et m’encourageait quand la
méchanceté humaine me paraissait inacceptable. D’autre part parce que sa
musique est inscrite dans mon cerveau, de façon indélébile. »</span><span lang="EN-US"> Viviana Moin</span><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Une histoire est racontée, mais elle déborde. <span lang="EN-US">C'est
un spectacle plein de gravité et en même temps drôle, par moments se risquant à
traverser la limite du grotesque, se baladant à travers différents genres, </span>entre
la danse expressionniste et le cabaret, entre la musique classique et la techno
expérimentale,<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<span lang="EN-US">de façon complètement libre et dévergondée, ignorant
allègrement toute bénédiction d'une quelconque <i style="mso-bidi-font-style: normal;">autorité</i> qui croirait détenir les règles de l'art.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal">
Dans ce spectacle, la danse et la musique sont comme des
bulles de savon flottant dans l’air qu’on essaierait d’attraper. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
Le temps d’un souvenir, d’une image à peine accessible, l’émotion
des autres nous atteint. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
Des morceaux, des fragments, rien d’autre que des choses
éphémères, qu’on voudrait retenir encore un peu, sachant qu’elles s’en iront
finalement, inéluctablement.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
Les interruptions sont une composante essentielle de la
pièce. Toute danse commencée risque de se voir interrompue par des commentaires,
par des « trous de mémoire », par un fantôme qui passe... <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
Tout au long de la pièce, un état d’alerte constant est
maintenu sur tous les signes perceptibles qui pourraient être des messages
codés envoyés par d’autres mondes. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
La danse et la musique sont en dialogue permanent, l’une
existe de et par l’autre, mais elles subissent aussi les influences de tout ce
qui les entoure. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br />
conception et interprétation<br />
<b>Viviana Moin</b><br />
musique<br />
<b>Pierre Courcelle</b></div>
costume<br />
<b>Ophélie Esteve</b><br />
lumière<br />
<b>Léandre Garcia Lamolla</b> <br />
<br />
coproduction CCN Tours; Compagnie Léa P. Ning<br />
résidence Ménagerie de verre Studio Labs, La Fonderie (Le Mans)<br />
<br />
<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="393" mozallowfullscreen="" src="http://player.vimeo.com/video/43284531?portrait=0&color=7a7a7a" webkitallowfullscreen="" width="700"></iframe>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div class="column">
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 18pt;">OÙ EST PASSÉE MADAME GONZALEZ? </span><span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 12pt;">vu par Olivier Steiner
</span><br />
<br />
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;">C'est un spectacle qui serait passé à la moulinette, à la machine à laver programme couleurs, essorage et
séchage compris, passé au hachoir ou digéré par un oiseau femme des jungles d'Argentine du Nord. Une
pelote de réjection sous forme de pièce dansée. Je m'explique : Le spectacle d'origine durerait deux
heures trente et serait de facture autofictionnelle. Les plus grandes musiques seraient jouées avec brio,
une Pompadour viendrait raconter et danser ses mémoires pré-‐révolution, avec force détails et
naturalisme, il y aurait une escarpolette, ce serait beau, peut-‐être.
</span><br />
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;">Mais voilà, point de Carolyn Carlson sur scène mais la callipyge Viviana Moin et son ubuesque "Où est
passée Madame Gonzalèz ?" La Pompadour d'origine se retrouve à moitié à poils, seins madonnesques
époque </span><span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt; font-style: italic;">Like a Virgin </span><span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;">Gaultier, minou à l'air, chairs offertes à tous les vents, à tous les courants d'air. Cette
Pompadour 2012 apparaît vêtue / dévêtue de Tampon Jex, vous savez, ces boules de limaille d'Inox qui
servent à récurer vaisselle et éviers.
</span><br />
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;">Ce qui nous sera donné à voir va durer quarante minutes (dommage) et c'est la bouillie du premier
spectacle dont je parlais, bouillie et substantifique moëlle, tartare de danse, cru au début, poêlé à la fin.
De Madame Gonzalès, on n'apprendra pas grand chose, on saura juste qu'elle est là, belle et bien là, mais
justement, où ? On sait pas trop. Viviana Moin est à l'absurde ce que l'arc-‐en-‐ciel est au ciel d'été, un
mirage qui surgit, fragile, improbable, fugace. On rit beaucoup, elle est si drôle Viviana Moin, on se marre.
Viviana Moin est une des grandes spécialistes de la rupture, de la famille de Michel Fau ou Marlène
Saldana. La rupture est une figure du réel. Quand elle est réussie (et c'est toujours un petit miracle) elle
crée un vide et ce vide en appelle au rire, question de remplissage, c'est bien connu, la nature a horreur
du vide.<br />
Mais Viviana Moin ne laisse jamais le rire s'installer, et surtout pas le gag, d'ailleurs il n'y a pas de gag. On
rit, on glousse, on commence à rire et voilà que Viviana Moin est déjà partie ailleurs, dans cette errance
nostalgique et pudique qui n'appartient qu'à elle. D'un coup, nous sommes en 1965, quelque part en
Amérique du Sud, "là il y avait un fleuve, un saule-‐pleureur, en 1972 des jeunes jouaient au foot avec une
tête de poupée tandis que des psy parlaient de la mort à la télévision". Le temps de la nostalgie est déjà
fini et Viviana Moin a une danse de Saint Guy, un moment de transe tombé du ciel, Vénus hottentote sous
mescaline, pendant ce temps, au piano, Pierre Courcelle dézingue la musique sur un clavier caché en
coulisses. Pierre Courcelle compose en direct tandis que le corps de Viviana Moin se décompose en
devenir-‐animal époustouflant. Cui ! Cui ! Et pourquoi n'accoucherions-‐nous pas comme les oiseaux,
debout et en chantant ? Cui ! Cui ! La musique de Pierre Courcelle est non seulement le prolongement de
Viviana Moin mais aussi et surtout son impulsion première. Musique et mouvement s'interpénètrent
parfaitement, on peut parler d'osmose, il y a beaucoup d'entente entre ces deux-‐là, beaucoup d'écoute et
de communication.<br />
"Où est passée Madame Gonzalès ?" est aussi impalpable que l'inconscient d'un lapin nain. Nous sortons
de ces quarante minutes de folie douce totalement enchantiers", ravis et un peu plus légers. Bien sûr,
aucune réponse, aucun message, encore moins de leçon ou de morale. La vérité du geste, voilà tout, et
c'est déjà ça Viviana Moin : elle bondit, s'étire, se cambre, remue en divers sens, s'éloigne et s'approche,
véritablement.<br />
Ce que je préfère chez Viviana Moin, ce qui me touche le plus, c'est qu'on sent qu'elle n'est pas très
consciente de son talent ou de la force de sa présence scénique. Non pas qu'elle doute mais elle est
ailleurs, chez elle, d'aucuns diraient chez les timbrés, les fada, les dingo, les désaxés, les dérangés du
bulbe. On pense à Zouc. Une Zouc dansante venue d'Argentine. Il y a de ces énergumènes qu'il ne faut
surtout pas enfermer. "Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux, regardez-‐les s'envoler c'est beau. Les enfants
si vous voyez, des p'tits oiseaux prisonniers, ouvrez-‐leur la porte vers la liberté."
</span><br />
<br />
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;">Olivier Steiner est né en 1976. Son premier roman, Bohème, est paru en mars 2012 aux Editions
Gallimard. </span><br />
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;"> in Paris-Art</span><br />
<span style="font-family: 'Calibri'; font-size: 10pt;">http://www.paris-art.com/spectacle-danse-contemporaine/ou-est-passee-madame-gonzales/moin-viviana/7762.html </span></div>V.Moinhttp://www.blogger.com/profile/08916670624834487118noreply@blogger.com